La cabine de télésanté est française, expérimentale (quoique la mise en production industrielle semble imminente) et explicitement poussée dans le dos par la nécessité de contrer la désertification médicale sur ce territoire 18 fois plus grand que le nôtre. A la base de l’innovation, une société de télésanté, H4D (Health for Development), qui se targue d’avoir pour projet d’entreprise de « lutter contre l’isolement sanitaire qu’il soit d’origine géographique ou sociale, et permettre ainsi la prévention, le traitement et le suivi de pathologies chroniques ». D’où sa création : un outil offrant à un grand nombre de patients « un bilan de santé de proximité, simple à réaliser », dans les régions déficitaires en médecins – mais pas exclusivement.

La « Consult-Station » est une cabine individuelle, dont le look général rappelle un photomaton moderniste ou peut-être encore une cabine de douche thalasso ovale et opaque. Avec son fauteuil et ses écrans, elle prend des mesures (tension artérielle, rythme cardiaque, oxygène sanguin, poids et taille, température), propose des fonctions supplémentaires comme stéthoscopie, examens audio, examens dermatologiques et électrocardiogramme, et assure la communication via visioconférence.
 

En prévention ou en gestion du chronique

La cabine fonctionne en mode téléconsultation ou télésurveillance (le médecin, dans le cadre d’un acte de prévention ou de suivi d’une maladie chronique, suit un patient et intervient si nécessaire (appel téléphonique, consultation en urgence…). Les utilisateurs de la cabine peuvent récupérer leurs données sur le site www.jemesurveille.com, moyennant introduction de codes d’accès personnels, site qui en passant fait aussi un peu d’éducation thérapeutique.

Les concepteurs affirment avoir soigneusement veillé à l’aspect sécurisation des données, avec attribution d’un code anonyme à chaque utilisateur, cryptage pour la transmission, hébergement chez un prestataire agréé… En outre, ils proposent lors de l’implantation d’une Consult-Station des services d’accompagnement de leurs clients (qui peuvent être par exemple des collectivités isolées ou des institutions avec des publics fragilisés comme les personnes âgées, cf. infra, voire des services d’urgence hospitaliers qui l’utilisent pour dresser un « bilan d’entrée »). C’est ainsi qu’il y a définition de protocoles médicaux adaptés à la finalité, intégration par convention des acteurs (médecins locaux, autorités de santé, services de garde, ordre des médecins …) et formation des médiateurs qui vont accueillir et guider les usagers de la Consult-Station.

Depuis fin octobre, une résidence pour personnes âgées de Cluny, en Bourgogne, a fait le choix d’héberger une Consult-Station. Le Figaro, qui a consacré un article au sujet (1), évoque un abonnement – matériel et services associés compris –, de 2.700 euros par mois pendant trois ans.

(1) Le Figaro, A Bohineust, 21/01/2014

Mise en ligne : 24/01/2014