L’insuffisance cardiaque chronique (ICC) est une pathologie relativement fréquente, dont la prévalence augmente à partir de 75 ans. L’incidence annuelle d’ICC chez les plus de 50 ans atteint 502/100.000 habitants. La mortalité à un an après diagnostic est de 26%. L’ICC est de plus une cause majeure de ré-hospitalisation.

La SSMG propose à ses membres une recommandation de bonne pratique (RBP) sur l’insuffisance cardiaque chronique. Cette RBP a été rédigée en suivant la procédure « Adapt ». Celle-ci consiste à rechercher des guidelines internationaux (en l’occurrence il s’agissait surtout des recommandations Nice et Sign), puis confronter leur acceptabilité et leur applicabilité auprès des utilisateurs cibles belges et enfin, à adapter sélectivement les messages clés.

La RBP insuffisance cardiaque chronique, construite en collaboration avec Domus Medica, a non seulement été classiquement validée par le Cebam et dans quelques glems, mais elle a également été « mise à l’épreuve » du vécu des MG belges lors de la dernière Semaine de la SSMG ainsi qu’aux Entretiens.

Elle se penche sur l’établissement et l’exclusion du diagnostic, sur le traitement non médicamenteux des patients à ICC stable – avec les consignes en matière d’hygiène de vie – et le traitement médicamenteux selon que la fraction d’éjection est préservée ou diminuée. En matière de suivi, elle souligne l’importance du contrôle du poids. La revalidation multidisciplinaire pour prévenir les ré-hospitalisations, initiée à l’hôpital, semble efficace. Le médecin doit stimuler autant que possible le patient à domicile à faire de l’exercice physique. Les soins palliatifs, enfin, viseront à soulager les symptômes propres à l’ICC (e.a. par dosage adapté des diurétiques et administration de morphine en cas de dyspnée).
  

Télémonitoring: des paramètres clés

La SSMG a participé au projet Belgium-HF (1), dans lequel MG et cardiologues hospitaliers gardent l’œil sur des insuffisants cardiaques à risque modéré à sévère, grâce à une télésurveillance entièrement numérisée. Le but est de permettre une intervention rapide du médecin traitant de ces patients en cas de besoin, avec en appui une équipe de cardiologues, dans le but d’éviter les complications, réduire la fréquence et la durée des hospitalisations, et au final influer sur la mortalité. Outre la SSMG, le projet implique le service de cardiologie de la Clinique Saint-Jean, à Bruxelles, et des partenaires techniques comme Belgacom Mobile. Il est vrai que la technologie tient la tête d’affiche dans le dispositif. Le patient, à son domicile, contrôle trois paramètres (fréquence cardiaque, tension artérielle, poids). Les données sont envoyées et compilées sur une plate-forme. Si une variation est significative, le médecin traitant est automatiquement averti et peut intervenir pour adapter le traitement, par exemple. « La première phase d’investigation de Belgium HF a validé que les trois paramètres que l’on surveillait par télémonitoring étaient à eux seuls prédictifs d’incidents », commente Michel Vanhalewyn, coordinateur général de la SSMG. Les conclusions de cette étape du projet vont faire l’objet d’une publication prochaine.

(1) Belgium HF, pour Better Efficacy in Lowering events by General practitioner’s Intervention Using remote Monitoring in Heart Failure

 
Mise en ligne: 28 nov 2013